Emile Peltier

En visitant le bourg de Villandry, vous verrez au six rue Émile Peltier une plaque commémorative qui stipule :

"Ici est né Émile Peltier, pionnier de l'espéranto ". Découvrons ensemble la vie de cet homme :



C'est dans le bourg français de Villandry, en Indre et Loire, que naquit Émile Peltier le 20 septembre 1870. Habitant dans le centre du village à deux pas de l'église, Émile y connu une jeunesse simple et travailleuse entourée de l'activité fébrile des artisans et ouvriers de l'époque : vannier et maréchal ferrant, blanchisseuses et agriculteurs très sollicités par les besoins du château et de ses nombreuses métairies.

Très jeune il fit preuve d'une grande piété, participa assidûment aux messes et entra à quatorze ans au séminaire de Tours. Doué pour les études et particulièrement pour les langues, il se forma à l'anglais et à l'allemand puis assimila très correctement l'espagnol, l'italien et le portugais. En mai 1893,il fut ordonné prêtre. Ses connaissances linguistiques le firent également nommer professeur et c'est dans cette fonction qu'il traduisit et publia plusieurs oeuvres littéraires.

L'abbé Peltier, en parfait linguiste, s'intéressa rapidement aux travaux de Zamenhof et à sa langue internationale "l'espéranto". Il se montra un pionnier actif et visionnaire au sein d'une église qui recherchait elle-même une langue auxiliaire capable d'unir les catholiques de toutes les nations. C'est ainsi que naquit "Espéro Katolika" et c'est pour cette cause que l'abbé Émile Peltier se battra avec acharnement pendant une vie trop courte. Il fonda une revue et lança des idées nouvelles : << Que tous les catholiques, protestants, hébraïques et russes orthodoxes, s'unissent par l'espéranto pour oeuvrer ensemble à la fraternité universelle >>. Nous étions alors en 1905, et peut-être pressentait-il les horreurs des conflits à venir ?

Sa santé fragile ne résista pas à tant de travaux, mais il eut la satisfaction d'être autorisé par le pape à prêcher en Espéranto dès 1906 et jusqu'à son décès en date du 17 février 1909. Le pionnier qu'il était s'éteignit en laissant avec d'autres ce qu'il espérait être les bases d'une société plus fraternelle pouvant désormais s'affranchir du carcan des langues. Les deux conflits mondiaux donnèrent à juste titre une prépondérance internationale à l'anglais ce qui ne permit pas à l'espéranto de prendre la place qui lui revenait et faisait ainsi perdre à l'Europe la chance exceptionnelle d'adopter une langue d'accès simple facilitant son union.

( Source : Biographie d'E. Peltier écrite en espéranto par N.G. Hoen et traduite par R. Boré )

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